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Mercredi 18 mai 2016 – Photos Enki
Petite promenade de 2 à 3 heures dans le vallon encaissé des Prés Plans au fond duquel coule l’Arvan. le départ s’effectue directement à partir du village de Saint-Sorlin d’Arves. Le sentier traverse un bois de vernes qui a gagné sur les prés d’anciens hameaux dont il ne reste que quelques constructions traditionnelles éparses et de nombreux vestiges. À son extrémité, la vallée s’élargit et l’Arvan devient accessible. Agréable surprise de tomber sur une magnifique chapelle baroque inattendue (inattendue lorsqu’on est imprévoyant comme moi en partant sans aucune préparation à l’aventure...)
L’un des hameaux de Saint-Sorlin d’Arves
Sur un chemin du vallon de Pré-Plan
la traversée du bois aux arbres gris dont les troncs ont la couleur de la pierre
Concurrence dans les cieux
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l’un des hameaux du vallon de Pré-Plan
architecture vernaculaire
Découverte d’un joyau inattendu : la Chapelle baroque Notre-Dame de-la-Vie de Pré-Plan
Dédiée à Notre-dame de la Vie construite en 1671 et restaurée en 1855. À l’extérieur, les encadrements des fenêtres sont décorées de fleurs de lys, de têtes de personnages et de croix de Savoie. À l’intérieur, statue de la Vierge à l’Enfant placée devant un dais peint en trope-l’œil. Retable à colonnes torses avec un antépendium orné d’un « cuir de Cordoue » offert en 1747. Ex-voto – (Ministère de la Culture et du Tourisme – Chemins du Baroque)
Vue de l’intérieur de la chapelle à travers l’une des fenêtres grillagées
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Personnage célèbre
Certains habitants de Saint-Sorlin d’Arves se targuent parfois que le grand couturier Pierre Balmain (1914-1982) était originaire de leur commune. En fait, celui-ci est né à Saint-Jean de Maurienne, ville qu’il a quitté à l’âge de 11 ans pour Paris où, pour répondre aux vœux de sa mère, il devait entreprendre des études d’architecte. C’est son grand-père Alexandre, colporteur, qui était originaire de Saint-Sorlin, village auquel Pierre Balmain demeurera attaché puisqu’il a demandé à ce que ses cendres soient dispersées dans la combe de la Balme, au pied du Pic de l’Etendard et du glacier de Saint Sorlin. En bon diplomate, il aura satisfait Saint-Sorlin et Saint-Jean de Maurienne puisque une partie de ses cendres, avec le temps, finiront par rejoindre la vallée de la Maurienne…
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Un peu de toponymie : Arve, Arves, Arvan, Arveyron
- Saint Sorlin est l’appellation locale du saint chrétien Saturnin de Toulouse (Saturninus en latin) qui évolué en de nombreuses variantes : Savournin (cf. Saint Savournin), Sadourny, Sernin (cf. Saint-Sernin), Serni, Serny, Cernin, Sernilh, etc. Les lieux-dits portant le nom de ce saint sont souvent d’anciens lieux de culte dédiés avant l’arrivée du christianisme au dieu romain Saturne.
- Arve(s) est un hydronyme d’origine celtique que l’on rattache au mot celtique * Aturava, diminutif féminin de la racine préceltique * atur-, désignant une «rivière». Cette racine serait associée à la racine indo-européenne * er-, or- signifiant «bouger». Selon Alfred Holder (Alt-celtischer Sprachschatz), il existait un adjectif gaulois arva, «rivière». Le « s » ajouté en fin de mot au XIIe siècle est une fantaisie graphique non justifiée. (Henry Suter : « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs »)
- Le cours d’eau Arvan, affluent de l’Arc, qui coule à Saint-Sorlin, dénommé anciennement Rivulus que vocatur Arva en 1075, via qua itur versus Arvanum au XIIème siècle. Pour Ernest Nègre, Arvan : Arv-an est le cas régime féminin en déclinaison romane de Arva (cas régime : forme particulière que prenait en ancien français un nom, un adjectif, un article ou un pronom lorsqu’il avait une fonction de complément dans une phrase)
- il existe en Haute-Savoie et en Suisse, un affluent du Rhône : l’Arve, dénommé anciennement Arua, Arwa, et Arva en 1083, Alva en 1269, inter aquam Alve en 1315, très souvent Arar aux XIIIème et XIVème siècles.
- Arveyron : pour certains toponymiques, ce torrent issu de la Mer de Glace et affluent de l´Arve (Vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ne serait pas lié au mot celtique * Aturava, diminutif féminin de la racine préceltique * atur-. Ce nom a en effet comme formes anciennes Alberon en 1298, puis Arbeiron au XVIIIème siècle, devenu Arveyron probablement par attraction paronymique avec Arve, voir Albarine [Boyer]. Cependant, pour Nègre 1990, c´est bien un dérivé de Arve avec les suffixes romans -ari et -onem (rappelé par Sutter).
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