Nous avions déjà publié en août 2016 cette magnifique chanson de Loreena McKennitt, Dante’s Prayer (c’est ICI). La vidéo d’accompagnement présentait de jolies images d’un océan en furie mais la traduction française du poème n’était qu’une traduction banale trouvée sur le Net légèrement remaniée par nous. J’ai trouvé sur le site Esprits-rebelles, une très belle version chantée en espagnol de cette chanson avec une traduction française assez différente et plus poétique illustrée par les très belles œuvres de l’artiste espagnole, Remedios Varo.
Dante’s Prayer
When the dark wood fell before me Quand la sombre forêt se dresse devant moi
And all the paths were overgrown Et que les chemins ne sont que broussailles
When the priests of pride say Et que les fidèles de l’orgueil disent, ce n’est pas ainsi
there is no other way qu’il n’y avait pas d’autre chemin.
I tilled the sorrows of stone Je cultive tes peines sur la pierre
I did not believe because I could not see Je ne croyais pas car je ne voyais pas
Though you came to me in the night Et tu vins à moi sans traces
When the dawn seemed forever lost Et l’aube perdue apparut
You showed me your love in the light Et tu fis don de ton amour avec les étoiles
of the stars
[chorus] [refrain]
Cast your eyes on the ocean Porte ton regard vers l’océan
Cast your soul to the sea Porte ton âme jusqu’à la mer
When the dark night seems endless Quand la nuit noire semble sans fin
Please remember me Tu me remémoreras
Then the mountain rose before me Et la montagne s’éleva devant moi
By the deep well of desire De la profondeur du puits du désir
From the fountain of forgiveness De la fontaine du pardon
Beyond the ice and fire Au-delà de la glace et du feu
[chorus] [refrain]
Cast your eyes on the ocean Porte ton regard vers l’océan
Cast your soul to the sea Porte ton âme jusqu’à la mer
When the dark night seems endless Quand la nuit noire semble sans fin
Please remember me Tu me remémoreras
Though we share this humble path, Nous partageons cet humble
alone chemin, seuls
How fragile is the heart Si fragile qu’est le cœur
Oh give these clay feet wings to fly Oh, donne à ces pieds d’argile des ailes pour voler
To touch the face of the stars Et toucher la face des astres
Breathe life into this feeble heart Donne la vie à mon faible cœur
Lift this mortal veil of fear Lève le voile mortel de la peur
Take these crumbled hopes, etched Espérances brisées de larmes
with tears
We’ll rise above these earthly cares Nous nous envolerons au-dessus des soucis terrestres
[chorus] [refrain]
Cast your eyes on the ocean Porte ton regard vers l’océan
Cast your soul to the sea Porte ton âme jusqu’à la mer
When the dark night seems endless Quand la nuit noire semble sans fin
Please remember me Tu me remémoreras
Please remember me Tu me remémoreras
La Divine Comédie est des premiers textes écrit en langue italienne par Dante Alighieri entre 1303-1304 et 1321. C’est un poème divisé en trois cantiche ou parties : Inferno (Enfer), Purgatorio (Purgatoire) et Paradiso (Paradis) qui montre le poète, se présentant comme l’envoyé de Béatrice, son jeune amour morte trop tôt, cheminer à travers ces trois règnes supraterrestres, guidé par l’âme du poète Virgile, pour atteindre la vision finale de la Sainte Trinité. Les trois cantiche sont composées de 33 chants chacune (plus un supplémentaire pour l’Inverno).
Gustave Doré – Rosa celeste : Dante et Béatrice contemplant l’Empyrée
La prière qui a servi de thème à la chanson de Loreena McKennitt est la prière finale adressée à la Vierge. Arrivé aux portes du Paradis terrestre au sommet de la montagne, Dante doit se séparer de Virgile qui en temps que non baptisé ne peut accéder à ce lieu. Il est alors accueilli par Béatrice qui lui servira désormais de guide pour « sortir vers les étoiles ». À l’inverse de l’Enfer, le Paradis comprend neuf sphères concentriques dirigées vers le haut qui correspondent à des ciels et qui abritent les hommes sans pêchés selon leur mérite. Dante est alors interrogé par les apôtres du Christ et est autorisé à à passer au dixième ciel ou Empyrée, ciel immatériel et immobile, de « pure lumière », qui est le siège de Dieu et de sa cour, composée de deux milices célestes, les anges et les bienheureux. Béatrice doit alors le quitter et c’est guidé par saint Bernard, l’abbé fondateur de Clairvaux, qu’il termine son voyage accéder la vision Béatifique. Saint Bernard va alors adresser une prière finale à la Sainte Vierge pour qu’elle intercède auprès de Dieu afin que Dante obtienne la Béatitude suprême de la vision Divine. Dante ne désire alors plus que ce que Dieu Veut et va s’éteindre par là même complètement en Dieu, « Amour qui meut le ciel et les étoiles ».
» La rencontre avec Dieu « .
Dans la profonde et lumineuse subsistance
De la haute Clarté, trois cercles m’apparurent,
De trois couleurs mais d’une ampleur égale ;
Comme Iris l’est d’Iris, le second paraissait
Le reflet du premier, et le troisième un feu
Egalement exhalé des deux autres.
Pour ce que je conçois, ah ! combien la parole
Est pauvre et faible ! et ce que conçois,
Près de ce que j’ai vu, est aussi peu que rien.
Eternelle Clarté, qui seule en Toi résides,
Es seule à Te comprendre, et qui Te comprenant
Et comprise de Toi, T’aimes et te souris !
Quand mon regard l’eut un peu observé,
Ce cercle, qui semblait un reflet lumineux
Que Tu aurais en Toi-même conçu,
Et son volume et de sa propre teinte
De notre image apparut figuré ;
Aussi ma vue se plongea-t-elle en Lui.
Ainsi qu’un géomètre appliqué tout entier
A mesurer le cercle et qui point ne découvre
Sans sa pensée le principe qu’il faut,
Je me troublai devant cette merveille :
Je voulais voir comment au cercle s’unissait
Notre image et comment elle y est intégrée.
Mais point n’auraient suffi mes seules ailes,
Si mon esprit n’avait été frappé
Par un éclair, qui mes vœux accomplit.
Ici ma fantaisie succomba sous l’extase.
Mais déjà commandait aux rouages dociles
De mon désir, de mon vouloir, l’Amour
Qui meut et le Soleil et les autres étoiles
Merveilleux. Merci pour vos recherches et vos commentaires. Je suis en ce moment plongée dans une multitudes de synchronicités autour de Dante et de sa Divine Comedie et cette musique aujourd’hui écoutée par hasard constitue encore une pièce de ce puzzle que je construis. Merci. Trinidad