F.L.W. – 3 Perspectives for the Lodge Type Cabin, the Lake Tahoe Summer Colony, 1923
F.L.W. – San Marcos in the Desert, 1828-1829
F.L.W. – Sahuaro House, a desert house (une part du projet de l’Hôtel san Marcos), 1828-1929. Le projet fut abandonné suite la Grande Dépression de 1929
F.L.W – Morris Residence, Seacliff, étudié en 1937 (projet non réalisé)
Une variante établie par Wright pour la maison Morris
a Country Dwelling for Mr and Mrs Herbert F Johnson, windy point Racine, Wisconsin, 1937
F.L.W. – la Maison sur la Cascade, Pensylvanie, 1936-39
F.L.W – Wright Smith House, Piedmont Pins, Californie, 1939 (projet non réalisé)
F.L.W – Dessins et maquettes pour la maison « Eagle Feather » (Plume d’aigle), 1940
Un jaillissement fait de pierres du désert et de bois sur une falaise dominant la côte de Malibu en direction de laquelle le balcon s’élance qui était destiné au cinéaste Arch Oboler qui partageait avec Wright un même sens de l’humour. Harcelant Wright au sujet des plans qu’il lui avait promis : « Toujours en attente des plans que vous avez promis il y a trois semaines. Devons-nous planifier une maison sur la falaise ou au paradis ?« , il se vit répondre : « J’étais occupé à vous éviter de vivre en Enfer. Prêt pour que l’entrepreneur y vienneaussi, F.L.I.W. » Malgré l’empressement d’Oboler, il a seulement réussi à construire, une année plus tard, une petite résidence pour les invités et de retraite pour sa femme Eleanor (voir le projet suivant), et la Maison de la Porte, qui finit par devenir une maison à part entière.
Maison sur la cascade, 1936-39, Pensylvanie – architecte Frank Lloyd Wright
La maison sur la cascade a été construite pour un homme d’affaires sur une cascade de la rivière Bear Run dans les Allegheny Mountains d’où son appellation de Fallingwater ou Edgar J. Kaufmann Sr. Residence du nom de son propriétaire.
Frank Lloyd Wright était déjà âgé lorsqu’il a commencé a travailler sur cette résidence puisqu’il entamait sa soixante huitième année mais la virtuosité dont il a fait preuve dans l’élaboration de ce projet difficile a montré qu’il n’avait, à cette époque, rien perdu de sa créativité.
La difficulté pour la définition du parti architectural venait de la beauté du site. Les Kaufmann avaient été séduits par la beauté de la cascade et c’est la raison pour laquelle ils venaient souvent y pique-niquer, or la construction d’une bâtisse de taille importante sur trois étages risquait de détruire irrémédiablement l’harmonie du site. L’idée géniale de Wright a été d’effacer la masse et la lourdeur des volumes construits en les camouflants derrière les garde-corps et les acrotères en béton des terrasses et des toitures terrasses. De ce fait, les observateurs ne perçoivent de la construction que des bandeaux horizontaux superposés, décollés du sol. L’impression de légèreté que l’on ressent à la vision de cette architecture provient du fait qu’aucun poteau n’est visible et que les bandeaux horizontaux apparaissent comme projetés et suspendus au-dessus du vide. Pour parvenir à cet effet, Wright a utilisé une technique novatrice pour l’époque, celle du porte-à-faux en béton armé sur de grandes largeurs. L’impression de légèreté est encore rehaussée par le traitement des parois entre bandeaux en vitrages et par un choix judicieux de couleurs, les bandeaux étant traités en couleur claire et les surfaces intermédiaires en teintes foncées (vitrage et murs en pierres naturelles). Les volumes construits et les terrasses s’organisent autour d’une tour centrale en pierres naturelles qui fait office de pivot et structure ainsi l’ensemble. L’axe vertical ainsi créé accompagne et prolonge l’axe vertical de la cascade et renforce l’impression de légèreté des terrasses, celles-ci semblant suspendu à cette tour de pierre. L’intérieur de la maison reprend les principes d’organisation fonctionnelles défendues par Wright qui lui avaient été inspirés par l’architecture japonaise : peu de cloisons et absence de portes qui induisent une grande fluidité des espaces. Les parois extérieures étant pour l’essentiel transparentes, la vision sur le site est préservée et les habitants ressentent l’impression de vivre dans la verdure. La plupart des sols sont traités en dalles de pierres s’apparentant ainsi au sol naturel des bords de la cascade. En dehors de la zone d’assise de la construction, le reste du site a été totalement préservé et laissé dans son état naturel.
la terrasse et la toiture terrasse du niveau 1 en porte-à-faux, et les baies vitrées intermédiaires
la maison sur la cascade : le salon
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la conception de la maison que prônait Wright
Siegfried Giedon, dans son étude monumentale « Espace, temps, architecture », après avoir expliqué que Wright était l’architecte américain qui avait le mieux interprété les éléments traditionnels de la maison américaine pour les utiliser dans le cadre de l’architecture moderne explique les principes sur lesquels s’appuyait Wright pour organiser l’espace intérieur :
« Avant d’avoir vu l’une des maisons de Wright je fis halte, un jour, dans un pavillon de chasse des collines du Vermont. Il y avait là une énorme cheminée en pierres qui occupait d’une façon massive le centre et montait tout droit en traversant le toit. L’intérieur de la maison était d’un seul tenant, mises à part les cloisons qui séparaient la cuisine et la chambre à coucher. Le plafond était formé de chevrons d’où pendaient des peaux de renard et d’ours. C’est à ce moment que je commençais à comprendre la conception que Wright se faisait de l’intérieur d’une maison. Il traitait la maison, fondamentalement, comme une seule pièce. L’intérieur n’était différencié qu’en fonction de nécessités particulières. Comme il le soulignait lui-même « ... il traita toute la surface… comme une seule pièce, séparant la cuisine comme un laboratoire, disposant à côté d’elle les chambres et, au rez-de-chaussée dans un semi-isolement
Plan du niveau 1
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L’influence de l’architecture japonaise
« Le Japon était perçu depuis l’Europe ou les États-Unis, comme un copieur sachant copier en innovant. En fait, cette image caricaturale est bien idéologique, car la plupart des sociétés confortent leur culture en imitant celle des autres, en s’en inspirant. Cela me semble banal, car en fait il ne s’agit que de s’informer du monde… Le mouvement d’influence étant réciproque, il est délicat de faire les comptes. Qui apporte le plus? Prenez l’architecte Frank Lloyd Wright, qui vint au Japon au cours des années dix et vingt, qui y construisit; bon, il a découvert les techniques de construction locales et s’est initié aux règles de l’art des « bâtisseurs » japonais. Et l’on déclare qu’il a été influencé par elles. Mais, en réalité, il a trouvé au Japon ce qu’il cherchait! Des éléments standardisés, simples, nus, pratiques, des cloisons coulissantes, des structures porteuses, bref, toute une manière de concevoir et d’édifier une maison telle qu’il la souhaitait. Le « détour » japonais a peut-être accéléré le processus de maturation de l’architecte, mais l’a-t-il davantage marqué? « . Augustin Berque – janvier 1997 (interview de Thierry Paquot)