méditation bernoise
Sommet du Semnoz : Gracie, fière Bouvière bernoise, méditant au-dessus de la mer de nuages
Un rien cabotine avec son foulard, cadeau de Hsiu-Hsiu, une admiratrice taïwanaise
méditation bernoise
Sommet du Semnoz : Gracie, fière Bouvière bernoise, méditant au-dessus de la mer de nuages
Un rien cabotine avec son foulard, cadeau de Hsiu-Hsiu, une admiratrice taïwanaise
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Toutes ces photos oubliées, enfouies au plus profond des albums de famille ou des photothèques, plongées dans un lourd sommeil, toutes ces belles au bois dormant qui ne demandent qu’à s’éveiller… J’ai décidé de les faire renaître à la vie.
Bords du lac d’Annecy le 9 mai 2014 à 9h 21 – photo Enki (IMG_2924)
Pourquoi n’avais-je jusqu’à présent jamais fait attention à cette photo ? Et pourquoi s’est-elle imposée à moi aujourd’hui, comme une évidence ? J’aime bien la succession contrastée des bandes horizontales qui entremêle zones lumineuses et zones sombres ou ombrées et au premier plan, rejoignant l’eau noire, le feuillage sombre de l’arbre en contre-jour qui joue les trouble-fête.
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On m’avait dit qu’un nuage était composé d’une grande masse de gouttelettes d’eau en suspension dans l’air et qu’il ne comportait rien d’autre… C’est faux ! Je le sais car j’y suis allé et j’en reviens tout juste. Dans un nuage, il y a des montagnes, des champs, des prairies, des forêts et même des routes… C’est comme le monde d’ici-bas, mais plongé dans la brume. Ce qui est sûr, c’est que je n’y ai rencontré ni dieux, ni anges…
photos Enki, le 15 mai 2016
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sur le plateau du Semnoz – photos Enki
Après avoir passé une partie de la nuit et de la matinée qui avait suivie à écouter, horrifiés, les informations en boucle sur les évènement de Paris, nous avions décidé, pour échapper au profond sentiment de dégoût qui nous submergeait, de fuir vers les sommets, loin de la bassesse humaine. Sur la montagne du Semnoz, au-dessus du lac d’Annecy, le spectacle était comme à l’accoutumée, grandiose : sous un soleil d’été, le Mont-Blanc immaculé émergeait en majesté; du côté de la Savoie, des chaînes de montagnes bleutées se succédaient dans les lointains, à nos pieds des nappes de brumes ouatées se lovaient au fond des vallées et les pentes rivalisaient de couleurs sous les derniers feux de l’automne. Une impression de beauté romantique, de paix et de sérénité qui nous donnait à penser que la nature, toute entière absorbée par la tâche qu’elle s’était assignée de mettre un terme à l’été dans une apothéose de couleurs et de lumière et préparer l’arrivée prochaine de l’hiver, se montrait totalement indifférente aux péripéties que vivaient les fourmis humaines. Le peu de promeneurs qui erraient en ce moment sur le plateau sommital renforçait en nous le sentiment de solitude et nous permettait de mesurer le degré de notre insignifiance face à la grandeur et la majesté du paysage.
Viva la muerte
Nous ne pouvions néanmoins chasser de notre esprit que cette sérénité et cette magnificence, plus d’une centaine de personnes, des jeunes pour la plupart, amoureux eux aussi de la vie et de la beauté du monde ne pourront plus jamais les contempler, les ressentir, en jouir et s’en nourrir comme nous le faisions nous-mêmes et que des centaines d’autres, blessés, famille, amis, resteront marqués pour le restant de leur vie dans leur âme et dans leur chair par les blessures physiques et morales qui leur auront été infligées. Ceci, parce qu’une poignée de fous, de psychopathes fanatiques qui ne les avaient jamais rencontré, qui ignoraient tout de leur vie comme eux ignoraient tout de la leur, en avaient décidé autrement, en les choisissant au hasard dans la multitude humaine. Pour quelles raisons ? dans quel but ? Ils voulaient nous faire croire et se faire croire à eux-mêmes que c’étaient des raisons morales supérieures légitimées par la religion et la politique qui avaient armées leur mains criminelles. Nous savons qu’il n’en était rien, les seules motivations à l’origine de leurs actes ignobles relevaient de la pathologie mentale. Comme les exécutants des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher en janvier dernier, ils n’étaient que des lâches habités par la haine des autres et le mépris d’eux-mêmes et qui, lassés et honteux de leur petite vie étroite et médiocre de spectateurs envieux et passifs du monde, privés de la volonté de se battre et de s’imposer pour se faire une place dans la société comme l’avaient faits dans le passé des millions d’autres avant eux, qu’ils soient immigrés, enfants ou petits-enfants d’immigrés, s’étaient arrogés le droit de vie et de mort sur leurs semblables et par un acte d’éclat insensé, pensaient se couvrir de gloire en rejoignant la cohorte sanguinaire des héros auto-proclamés d’Allah. Ils déclaraient agir pour la justice et leur religion mais ils n’avaient agi que par rancœur, jalousie et haine. Avaient-ils été seulement une fois dans leur vie mus par un sentiment de curiosité et d’admiration du spectacle du monde, leur cœur avait-il vibré au moins une fois devant les merveilles de la nature et de la vie ? Il faut croire que non car si cela avait été le cas, ils n’auraient pu de sang-froid abattre lâchement et de manière méthodique autant de jeunes gens de leur âge et se faire hara-kiri pour rejoindre le Paradis d’Allah. Ce n’étaient que des humains inaccomplis dénoués de sensibilité, de raison et de conscience qui, par leurs actes barbares et absurdes, se sont retranchés eux-mêmes de la communauté humaine. Ce n’étaient plus des êtres humains, ils étaient devenus des zombies, des morts-vivants qui avaient fait allégeance à la mort.
Peut-on, doit-on, trouver des excuses à leurs actes en les expliquant par la ségrégation et l’injustice sociale dont certains se sentaient victimes ? Ce serait nier tout principe humain et devoir de responsabilité. Rien ne peut justifier la barbarie de tels actes qui constitue la preuve manifeste que leur situation défavorisée, si elle existait, résultait autant de l’injustice de la société que des faiblesses et des tares de leur personnalité propre. On sait aujourd’hui que de nombreux terroristes de la même mouvance ont effectué des études supérieures et étaient bien intégrés socialement à la société occidentale. Ce n’est donc pas pour résoudre leurs problèmes sociaux que ceux-ci avaient accomplis leurs forfaits, ce n’était que pour pouvoir épancher leur rancœur et leur haine et s’enivrer du sentiment d’exister quelqu’en soit le prix et le sens donné à cette existence, à la manière de ce grec de l’antiquité qui avait incendié le temple d’Artémis à Aphèse, l’une des sept merveilles du monde, pour acquérir la célébrité, tout comme aujourd’hui les barbares de l’EI détruisent et pillent aujourd’hui les merveilles archéologiques du patrimoine de l’humanité.
Qu’ils finissent en Enfer !
Le Paradis d’Allah ? Mais si leur Dieu existait vraiment, comment pourrait-il ressembler à ce qu’ils l’imaginent… Seul des esprits malades et pervers peuvent imaginer qu’un dieu créateur ne peut être que sanguinaire, se complaire dans l’injustice et se réjouir du meurtre de victimes innocentes. Ce sont eux qui par leurs actes commettent un blasphème vis à vis de leur religion. Et quel aveuglement et folie délirante révélatrices de l’étendue de leur frustration et leur perversité de croire que ce dieu pourrait récompenser des psychopathes auteurs d’actes aussi ignobles et contre nature en leur accordant la jouissance éternelle de « houris », ces « vierges aux grands yeux » à la virginité toujours renouvelée… Comment ce dieu pourrait-il infliger à des créatures au statut d’ange, la présence éternelle de monstres. Nul doute que pour les châtier, ce serait eux qu’il livrerait pour l’éternité en enfer à des créatures de leur espèce et à des djinns.
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sur le plateau du Semnoz : la Bête de l’Apocalypse
Tant de beauté ne pouvait nous faire oublier ces événements tragiques, ce n’était d’ailleurs pas le but assigné à cette promenade sur les hauteurs. Nous l’avions accompli dans un but de ressourcement après ce déferlement de barbarie mais pour ma part, je ne pouvais m’empêcher de retrouver tout le long de ma marche les signes métaphoriques de cette barbarie : troncs et souches d’arbres morts aux formes torturées évocateurs de bêtes apocalyptiques, compositions votives sur le sol, perspectives fantastiques constituant des appels vers l’infini, sol fangeux figé par la sécheresse, murs fissurés, volet de tôle rouillée percée d’un trou semblable à un impact de balle, pieux aiguisés en attente contre un mur, abreuvoir paraissant en lévitation évoquant un cercueil ou l’esquif des morts, eau croupie, trophées barbares, cynorhodons couleur de sang, tertre hérissé à son sommet de mas pointés vers le ciel, fosses-sépultures creusées le long du chemin et camping car argenté tel un corbillard en attente…
Semnoz : La Bête de l’Apocalypse, le rapace pilote
Semnoz : la Bête rampante
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Prégnances…
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arbres morts sur la montagne de Semnoz – clichés Enki
Caspar David Friedrich – dolmen enneigé, 1807
Caspar Friedrich – Paysage d’hiver, 1811
arbres morts couchés sur la montagne de Semnoz, textures – clichés Enki
Caspar Friedrich – arbre foudroyé, 1825
arbres morts couchés sur la montagne de Semnoz – clichés Enki
Caspar Friedrich – Femmes au corbeau et à la toile d’araignée
Caspar Friedrich – Prairie au clair de Lune
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Acer palmatum Linearilobum
Acer palmatum
Cerisier pleureur du Japon
Cerisier pleureur du Japon
Acer dissectum atropurpureum
Liquidambar
vieille grange à Sévrier
Vue sur le lac d’Annecy, les Dents de Lanfon et La Tournette
Vue sur la chaîne des Aravis et le massif du Mont-Blanc
Sur le plateau du Semnoz
Sur le plateau du Semnoz
Vue panoramique à partir de l’un des sommets du Semnoz
Vue panoramique sur le plateau du Semnoz
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Connaissez vous les monts Huang, ou Huang Shan qui signifient littéralement en chinois « la montagne jaune » ? . C’est un massif montagneux granitique de la province de l’Anhui méridional, à l’est de la Chine. La région est connue pour la magnificence de ses paysages à l’aspect changeant formés d’une multitude de pics piquetés de pins aux formes tourmentées émergeant de mers de nuages et de bruines. Ces montagnes mythiques ont toujours constituées un sujet privilégié pour la peinture et la littérature chinoises traditionnelles et sont aujourd’hui une destination touristique prisée. Un million de visiteurs les visitent chaque année. Eh bien à deux pas de chez moi, sur les bords du Lac d’Annecy, j’ai la chance d’avoir de multiples petits Huang Chang à portée de main, ou plus exactement de pieds… Il s’agit du vaste plateau de lapiaz du Parmelan (1.832 m), de l’arête du Roc des Bœufs (1.774 m) qui fait charnière entre le col de Leschaux et la vallée d’Entrevernes et du Semnoz (1.699 m) qui sont des massifs composés de roches calcaires dures formées par sédimentation pendant la période de l’urgonien (entre -130 à -112 millions d’années) au fond de mer tropicales peu profondes. Les points de départ des randonnées pédestres permettant d’accéder à ces sommets se situent tous à environ Trois quarts d’heure d’Annecy.
On y trouve, selon les sommets, des lapiaz, sortes de crevasses, fissures ou rigoles creusant la roche calcaire plus ou moins profondément, des falaises verticales de plusieurs centaines de mètres, des plateaux aux formes arrondies lorsque les couches supérieures datant de l’urgonien ont été érodées (Semnoz). A cette altitude, compte tenu des conditions difficiles résultant de l’altitude (froid, vent, ensoleillement et substrat rocheux), le pin à crochet ou pin de Briançon (pinus uncinata) est un des rares arbres encore présent. Ce sont ces pins aux formes tourmentées lorsqu’ils sont accrochés aux flancs des falaises qui donne aux lieux qu’ils ont colonisés une allure qui fait parfois penser aux pins des monts Huang Shan de Chine (pinus hwangshanensis).
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montée au Roc des Bœufs le 5 octobre 2012 par Enki
montée au Roc des Bœufs le 5 octobre 2012 à 12h 58 par Enki
montée au Roc des Bœufs le 5 octobre 2012 à 13h 18 par Enki
montée au Roc des Bœufs le 5 octobre 2012 à 13h 27 par Enki
montée au Roc des Bœufs le 5 octobre 2012 à 13h 27 par Enki
montée au Roc des Bœufs le 5 octobre 2012 à 13h 30 par Enki
Pins à crochets au Roc des Bœufs en hiver le 7 janvier 2012 – photo prise par Totoff (blog SkiTour)
montée au Parmelan le 19 septembre 2010 à 10h 59 – photo Enki
montée au Parmelan le 19 septembre 2010 à 10h 59 par Enki
montée au Parmelan le 19 septembre 2010 à 10h 43 par Enki
montée au Parmelan le 19 septembre 2010 à 10h 40 par Enki
montée au Parmelan le 19 septembre 2010 à 10h 14 par Enki
montée au Parmelan le 19 septembre 2010 à 10h 37 par Enki
montée au Parmelan le 19 septembre 2010 à 10h 20 par Enki
montée au Semnoz le 11 novembre 2011 à 17h 12 par Enki
montée au Semnoz le 11 novembre 2011 à 16h 02 par Enki – DSC_0205
montée au Parmelan le 19 septembre 2010 à 9h 36 par Enki
montée au Parmelan le 19 septembre 2010 à 11h 08 par Enki
sommet du Parmelan le 19 septembre 2010 à 11h 39 par Enki
coucher du soleil vu du Semnoz le 11 novembre 2011 à 18h 30 par Enki
mer de nuages sur les monts du HuangShan
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« Un lac est le trait (…) le plus expressif du paysage, c’est l’œil de la terre où le spectateur, en y plongeant le sien, sonde la profondeur de sa propre nature. »
Henry David Thoreau (1817-1862) – Walden ou la Vie dans les bois.
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L’œil de la terre – étang dans le paysage photographié le 11 novembre 2011 vers 17 heures au sommet de la montagne du Semnoz au-dessus d’Annecy (Haute-Savoie.)
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